L’hiver
et l’urbanité
8 FÉVRIER 2023
PAR ENTREVUE AVEC OLIVIER LEGAULT,
LABORATOIRE DE L’HIVER
Quelles sont les activités du Laboratoire?
« On crée des prototypes d’espaces publics, on fait de la recherche. On imagine de nouveaux produits afin de mieux profiter de l’hiver. On a entre autres conçu des modules de jeux quatre saisons pour les plus jeunes ; une crazy blanket qui permet à la fois de se réchauffer autour du feu et de faire de la glissade sur neige. On aimerait même développer une gamme de beaux abris Tempo et en faire de vraies œuvres d’art!On réfléchit également au mobilier urbain : par exemple, un banc de parc, ça ne fonctionne pas l’hiver. On a eu l’idée des accotoirs qui sont plus hauts, à la hauteur des fesses. Comme ils sont verticaux, ils n’ont pas besoin d’être retirés quand les grattes passent. Ils se déneigent tout seuls et n’accumulent pas la glace. On essaie de trouver des alternatives à ce qui est normalement pensé pour l’été seulement. »
Vos travaux parlent beaucoup d’hivernité. Qu’est-ce que c’est, exactement ?
« C’est une expression qui nous vient de Louis-Edmond Hamelin, un linguiste et géographe québécois qui a beaucoup travaillé sur le concept de nordicité, en développant notamment un vocabulaire de plus de 300 termes pour parler de l’hiver.L’hivernité, c’est une manifestation saisonnière de conditions nordiques. À Montréal par exemple, alors que nous sommes situés au 45e parallèle, je trouve plus adapté de parler d’hivernité que de nordicité, notamment par respect pour les gens qui vivent plus au nord ! Montréal est particulière : malgré notre latitude, on reçoit énormément de neige et il fait très froid. Alors que nous sommes situés vis-à-vis de Bordeaux, nos conditions de froid et de neige se comparent pourtant à celles de Moscou, une autre grande ville certes, mais située beaucoup plus au nord. »